Vivons-nous dans un monde qui se transforme si vite qu’il nous déracine ?

Quels dangers peuvent accompagner ce changement ?

Quel rôle pouvons-nous jouer pour les générations futures ?

Avant de se poser la question ‘Où allons-nous ensemble ?‘ ne serait-il pas primordial de connaitre la réponse à la question existentielle ‘Qui suis-je ?’

Dès lors, quoi de plus logique et facile que de se pencher sur son arbre des Gênes et à logique ???

Une des solutions se trouve dans une action toute simple qui consiste à retourner aux sources de notre humanité, en commençant par notre propre source : Celle qui nous fait exister aujourd’hui en tant qu’individu unique devant s’intégrer dans UN ensemble, UN TOUT dont nous sommes un élément indissociable. Que ce TOUT soit une famille, un clan, un village, un quartier, une région, un pays, un continent, une planète, nous sommes bien une fractale de l’Univers, des poussières d’étoiles comme le disent les astrophysiciens !

Avant d’aller vers l’infini et l’au delà comme dirait un robot que j’aime bien, si nous commencions par connaitre sans se mentir la version intérieure de nous-même, de nos racines à son fruit que nous sommes devenus ? Car nos racines sont la base de notre solidité.
Lorsque des familles et des peuples entiers ont été déracinés par l’exil nécessaire à leur survie, lorsque des millions d’enfant ont été abandonnés ou séparés de leurs parents, il en a suivi des générations en recherche de liens, de reconnaissance, de culture, d’amour, fragilisés physiquement et mentalement pour certains mais émotionnellement pour tous.
Concrètement, l’énorme banque de données des tests génétiques de nos origines ethniques montre que nous sommes tous les fruits de l’immigration, qu’elle soit choisie ou subie. Aujourd’hui et demain, les migrations vont perdurer, pour raisons climatiques et économiques, et ces continuels déracinements risquent encore de faire souffrir des familles et leur descendance.
Se soigner et guérir de ses blessures pourrait passer par une phase de réhabilitation de nos ancêtres, en honorant et en se ré-appropriant les bienfaits de leurs traditions, de leurs coutumes, de leur folklore, de leur spiritualité et de leurs valeurs.
Une fois le terrain déblayé, les sources émotionnelles dépolluées et nous-mêmes renforcés de cette conscience du terreau riche et fertile qui nous a nourris, nous seront capable de recréer des liens de proximité avec nos semblables, mêmes s’ils sont d’autres horizons, et de refonder un cocon protecteur et aimant pour ceux à qui nous transmettons la vie.
Aucune éducation ne peut aider celui à qui l’on demande de rompre avec ses racines pour s’en sortir. Certains vont le faire volontairement, se fermant eux-même à leurs émotions, mais aux générations suivantes reviendront les questionnements intérieurs ‘Qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je ?’ qui s’exprimeront de façon parfois violente, au grand étonnement de leurs anciens, qui auront cru avoir fait la paix avec leurs origines alors qu’ils les avaient juste enfouies sous d’autres racines à l’aspect plus conforme.

Dès maintenant, renouer avec son arbre généalogique et le concrétiser sur papier c’est se soigner et soigner sa descendance. C’est à dire PRENDRE SOIN. Dans chaque histoire il y a des trésors à découvrir et des messages secrets à décoder. Dans cette représentation, peut-être y trouverons-nous les réponses à nos questions, le miroir de nous-même, des archétypes et des héros à suivre… Qui sait ce que nous racontent nos ancêtres ?

– Mais pour faire cet arbre dois-je m’adresser aux membres de ma famille pour être mieux renseigné ?
– OUI si c’est facile pour vous. Ce sera aussi l’occasion de partager des souvenirs. Qu’ils soient tristes ou joyeux, les souvenirs sont en nous les porteurs de nos croyances et de nos automatismes inconscients. Les revisiter c’est leur donner une chance de les regarder sous un autre angle. NON si devoir vous tourner vers la famille vous retourne à l’intérieur de vous-même. Posez d’abord sur papier ce que vous savez et observez ensuite comment vous vous situez dans cette oeuvre. Le constat sera un grand pas en avant qui vous mènera là où il sera bon pour vous d’aller.

La tradition veut qu’il y ait un gardien de l’arbre dans chaque famille, à chaque génération.  Est-ce vous ?  Est-ce un de vos proches ?? Quand le coeur nous appelle à nous retourner vers le passé, parce que la raison nous mène par le bout du nez ou nous rend aveugle, c’est que nous sommes prêts à faire face à nous-mêmes et à agir pour notre descendance. Consulter les personnes concernées, ou les archives nationales c’est aussi une étape d’une thérapie qui s’organise entre nous même et notre clan.
Voilà ce que j’appelle des soins transgénérationnels ! Ce que je guéris en moi agit sur les autres et peut aussi les guérir, qu’ils soient déjà morts ou par encore nés, si l’on croit à une vision cyclique et quantique de l’Espace-Temps.

La famille est notre premier refuge, notre sécurité. Quoiqu’elle ait pu faire en bien ou en mal selon nos jugements personnels et collectifs, elle nous a fait jouer notre premier rôle dans cette vie. Présente pour nous aimer et/ou nous blesser, absente pour nous élever et/ou nous rendre autonome ??? il existera toujours des raisons de juger sa famille en se basant sur des faits mais aussi sur des impressions et des projections de ses peurs et doutes. Ce que nous ne transmettons pas par des mots ou des images, nous le transmettons par le silence et des vibrations. Alors que choisissons-nous de transmettre en conscience et dans l’invisible ? La réponse est en chacun de vous 😊
Plus nous sommes en paix avec ce qu’a fait ou pas notre famille, depuis des générations passées, jusqu’à notre présent, plus nous auront conscience de ce que nos racines ont porté de sain et fort en nous.

Parfois nous ne voulons pas transmettre ce qui nous parait indicible ou indécent et parfois nous sommes si transparents avec les faits qui font mal que nous choquons et déstructurons ceux qui ont construit un cocon fragile,  virtuel ou imaginaire, pour se protéger.
Chacun à sa manière, les parents transmettent leur histoire, dans une alchimie résultant de leur brassage génétique et des lunettes personnelles qu’ils se sont fabriqués et qu’ils ont peaufinées tout le long de leur vie. Il en va ainsi à chaque génération, dans un contexte culturel et sociétal évoluant lui aussi.
Rappelons-nous que notre cerveau mémorise des moments de vie dont il tire des apprentissages et en fait découler des croyances, parfois limitantes mais toujours sécurisantes. Ce sont les émotions associées aux images vécues qui anticipent et projettent des scénarios pour ne plus revivre l’insupportable.
Même l’imaginaire est empreint d’images (puisque son nom l’indique) et la limite entre la réalité vécue et la fiction s’y associant n’est pas facile à déjouer.
Notre défi permanent pour mieux nous connaitre pourrait être celui du petit ange sur l’épaule droite et le petit démon sur l’épaule gauche qui doivent apprendre à cohabiter harmonieusement. D’ailleurs, quelle genre de quête spirituelle nous inspire dans nos vies actuelles ? Un film au cinéma ? Une thérapie chez le psy ? Un voyage dépaysant ? Des expériences à sensations fortes ?
Dans notre monde où les images sont devenues un enjeu essentiel de notre attention bombardée de messages incessants, l’arbre généalogique est le condensé visuel où se cotoient notre héritage génétique, matériel et culturel, spirituel, notre réalité fantasmée, nos peurs ancestrales et nos rêves les plus fous ! UN FILM À GRAND SPECTACLE qui pourrait bien concurrencer Luke Skywalker dans sa quête initiatique. De quoi attiser la curiosité des enfants dès qu’on sait raconter son histoire avec le coeur…

Le monde change vite, pas seulement le monde humain mais la Terre dans sa totalité. Nous sommes en train de vivre un grand virage de notre Histoire. En étant conscient de notre passé qui nous rattrape et qui nous sclérose dans des habitudes confortables, nous pourrions nous inspirer des arbres d’une forêt qui, face à un insecte ravageur ou un climat extrème, doivent trouver la solution à leur menace dans ce que la biologie sait faire : Nourrir sa sève de l’antidote, partager l’information et s’adapter ensemble, plus forts et plus solidaires.
La nature a la sagesse de l’équilibre. Elle sait que la concurrence n’est viable que si elle sert à faire évoluer l’ensemble.

Ce que nous plantons aujourd’hui portera ses fruits demain mais pour s’assurer qu’une graine saine vienne germer, il est prudent de connaitre sa provenance, les conditions qui l’ont créée et de la traiter selon ses besoins.

J’ose penser que notre passé est le leader inconscient de notre futur tant que nous n’avons pas pris soin de les mettre face à face dans notre présent. En d’autres termes, en connaissance des erreurs et des souffrances du passé enraciné en nous,  nous sommes capables d’actionner la roue du destin en notre faveur et d’accomplir notre légende personnelle et collective.

Construire son arbre généalogique avec organisation, clarté, signification et contenu historique, voici la première clé pour se connaitre soi-même !

La deuxième clé est incluse dans l’atelier de généalogie interactive de Libres Racines : Des idées et des outils pour transmettre, éveiller et donner des ailes à ceux qui vont poursuivre la mission d’harmoniser le monde à venir….

 

 

Véronique FRESLON, Libres Racines, novembre 2021.