Coronavirus : Guerre sanitaire ?

Acte III : Les mémoires à venir.

Si la psychogénéalogie démontre les bagages que nous portons du passé il va de soi que ce que nous vivons actuellement laissera possiblement une empreinte à nos descendants selon la façon dont nous l’aurons vécu et dont nous l’aurons intégré. Pour cette raison le travail de régénération, de purification de nos programmes émotionnels en période d’apaisement devra se faire dans la plus grande conscience.

Dans ce texte, loin de moi l’objectif de vous faire peur par les hypothèses soulevées. Cependant la situation me semble suffisamment lourde pour éveiller vos consciences (déjà bien acérées puisque vous me lisez) à regarder plus profond encore en vous afin d’en tirer le meilleur parti pour votre avenir. A vous de juger avec prudence et selon votre propre vécu.

Selon le degré de confrontation au virus et au confinement votre travail de soin intérieur ne sera pas de la même intensité. Ceux qui auront côtoyé la mort de près, qui auront perdu un proche, auront un travail de deuil à finir. Dans ces circonstances où les rituels funéraires ne peuvent pas être honorés et les disparus célébrés il est très difficile de passer toutes les étapes du deuil en paix. De la colère à la justification en passant par l’acceptation, le deuil n’est pas fini tant que la vie ne reprend pas son cours avec sérénité chez ceux qui ont vécu une séparation douloureuse et injustifiable. Des réponses doivent être données au cerveau, des réponses valables, justes et acceptables. Tant que la douleur et les mots ne peuvent réinvestir l’événement, la guérison intérieure n’est pas faite.

Ceux et celles qui perdront un emploi, qui devront fermer leur entreprise, qui se retrouveront endettés et sans revenus pourraient emmagasiner des mémoires de frustration en rapport avec l’argent et la matérialité, accompagnés de sentiments d’impuissance, d’injustice, de dévalorisation, d’abandon voire d’humiliation et de rancoeur pouvant aussi entrainer des comportements compulsifs face au manque et à la relation d’aide. Ces exemples sont des hypothèses qui peuvent se vérifier dans les émotions soulevées,  les processus de réaction qui s’en suivent et les croyances qui en découlent. Rien n’est figé et prédestiné, les choix seront individuels et plus nous serons conscients de ce qui les déterminent plus notre corps sera en adéquation et en paix avec notre esprit.

C’est la paix intérieure avec les choix que nous aurons fait, l’acceptation et l’accueil de ce que nous devons vivre, le pardon ,si nécessaire, à ceux qui nous nuisent, toutes ces données composant l’énergie qui va nous permettre d’envoyer un message positif à nos cellules et de modifier notre ADN en conséquence pour enregistrer de nouvelles séquences basées sur un socle sain d’expériences de vie.

Pour terminer je voudrais insister sur l’espace-temps majeur dans la vie de chaque individu, les premiers mois de sa vie. En psychogénéalogie on donne le nom de Projet-Sens à la période qui englobe les mois avant la conception de l’enfant jusqu’à ses premiers mois d’enfance. Pendant l’attente de sa conception, pendant son développement in-utéro et pendant les premiers mois où il va explorer l’expérience terrestre, l’enfant va se forger une vision pluri-expérientielle de son environnement qui restera à vie tant que sa conscience n’aura pas remis en question les fondements de cette période de son existence. En d’autres mots plus simples, ce qui forge notre existence fonde le socle de notre regard sur le monde et sur nous-même. Les grands bâtisseurs de ce monde vus intérieurement par l’enfant sont ses parents. J’invite donc les parents-en-devenir d’aujourd’hui, même s’ils ont déjà une expérience de la parentalité à être particulièrement attentifs aux fondations que leur petit va inconsciemment construire en lien avec les événements extérieurs qui influenceront le cercle familial malgré lui.

Ce que nous absorbons aujourd’hui puis dans les mois et les années à venir vont fortement influencer notre esprit, notre corps, bouleverser nos croyances et nos choix conscients. Il en va à chacun d’entre nous d’en supporter la charge avec courage, détermination et paix intérieure. Nous devons être attentifs à ce qui se passe en nous, aux émotions qui nous submergent, les écouter et comprendre quels besoins derrière nos peurs ou nos colères ne sont pas respectés, quels souffrances nous accaparent et nous empêchent de vivre la joie et la paix. Nous ne sommes pas coupable mais nous sommes responsables de la façon dont nous gérons nos émotions et nos pensées d’autant plus que nous devons assumer les valeurs que nous défendons.

Pour éviter que les processus de défense inconscients se répètent aux générations suivantes nous devons parler, exprimer notre souffrance, demander justice, prendre notre place dans ce monde que nous créons par nos actes ou nos ‘non-actes’. Si besoin, faites-vous aider de la façon qui vous convient, par le soin du corps et celui de l’esprit. Analyse psychologique, corporelle,  énergétique, spirituelle ou transgénérationelle, il existe de nombreuses voies adaptées à votre intimité pour vous aider dans ce passage s’il constitue un obstacle majeur de votre vie.

Je vous souhaite un regard conscient dans l’amour, le respect de vous-même et des autres, la justice et la paix. Je vous souhaite de transmuter vos fardeaux en cadeaux pour vous et votre environnement familial actuel et à venir.

Véronique FRESLON, pour Libres Racines, avril 2020.